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Jeannot, ouvrier des chantiers navals, puis docker, mort de l’amiante

Date : 14/09/2022

« Notre père est décédé à cause de l’amiante, mais nous avons obtenu Justice »

« Nous avons raconté notre situation à l’assistante sociale de l’hôpital qui nous a conseillé de nous rapprocher de l’Association SOS AMIANTE, car il existait des aides pour les familles telles que la nôtre … »
Notre père a travaillé dans les chantiers de bateaux à Dunkerque puis comme docker sur le port de Dunkerque et a été mis en pré-retraite à l’âge de 52 ans.

A l’âge de 83 ans, notre père a perdu plus de 10 kg sur une courte période et a présenté une dégradation rapide de son état de santé, nécessitant l’utilisation de bouteilles d’oxygène puis une hospitalisation. L’hôpital nous a expliqué qu’il présentait un cancer du poumon avec des métastases au cerveau et dans les os.

Après la réalisation de séances d’irradiation palliatives, notre père est décédé en janvier 2019, « des suites de sa pathologie carcinomateuse bronchique et pleurale en lien avec l’exposition à l’amiante » comme l’a écrit le pneumologue de l’hôpital dans son certificat de décès.

À son décès, ma mère, très âgée elle aussi, était totalement désemparée et nous avons été dans l’obligation de la placer dans un EHPAD, ce qui n’était pas prévu. Même si cela se serait avéré inéluctable, nous n’avions pas envisagé cette éventualité et surtout nos ressources financières, à moi et mes trois frères étaient, malheureusement, très limitées.

Nous avons raconté notre situation à l’assistante sociale de l’hôpital qui nous a conseillé de nous rapprocher de l’Association SOS AMIANTE, car il existait des aides pour les familles telles que la nôtre, ayant un proche mort de l’amiante. J’ai contacté SOS AMIANTE et une personne chaleureuse et compétente nous a expliqué les démarches à effectuer et nous a adressé des formulaires à remplir pour le F.I.V.A. ainsi que la liste des documents nécessaires à la constitution du dossier.

Pour récupérer les pièces médicales demandées, j’ai montré la lettre de SOS AMIANTE, au responsable du service de pneumologie de l’hôpital qui connaissait bien, lui aussi, cette Association.

J’ai transmis le dossier à SOS AMIANTE qui, après étude, m’a demandé quelques documents supplémentaires.

J’ai préféré qu’un avocat de l’Association prenne en charge le dossier car je ne me sentais pas assez compétent pour le gérer moi-même auprès du F.I.V.A. De plus, j’avais déjà eu affaire à un avocat pour un problème de travail et je connaissais l’intérêt de faire appel à un juriste.

Nous avons reçu une proposition du F.I.V.A. rapidement et pour nous, cette somme nous paraissait suffisante pour faire face aux dépenses pour payer l’EHPAD de notre mère.

L’avocat nous a dit qu’il pensait pouvoir obtenir d’avantage sur « certains postes de préjudices » selon ses termes.

Il nous fallait de l’argent tout de suite et mes frères ne voulaient pas attendre. Néanmoins, j’ai donné mon accord pour aller devant la Cour d’appel car l’avocat m’avait promis que, malgré l’appel, le F.I.V.A. était obligé de nous verser l’argent proposé.

Tout s’est passé comme prévu et en plus de l’indemnisation du F.I.V.A., la Cour d’appel nous a accordé 48 000 € de plus et 2 500 € pour l’article 700. Nous, les enfants, nous avons obtenu 15 000 € pour « le préjudice moral et d’accompagnement » au lieu du tarif de 8 700 € et les petits-enfants ont obtenu 6 000 € au lieu des 3 300 € proposés.

Concernant notre père, la Cour d’appel a aussi augmenté « le préjudice moral, le préjudice physique et le préjudice esthétique ».

Nous remercierons toujours l’assistante sociale qui nous a indiqué les coordonnées de l’Association SOS AMIANTE.

Nous avons pu donner à notre mère, comme nous l’avions promis à notre père au moment de sa mort, non seulement tout l’amour qu’elle mérite mais aussi une vie en EHPAD plus agréable.

SOS AMIANTE ne s’est pas contentée de nous permettre d’obtenir un maximum d’argent et de défendre la mémoire de notre père.

En effet, ses bénévoles ont toujours été là pour nous, répondant à nos questions, nos interrogations et nos doutes, même dans les moments de grande détresse.